Après un été 2022 particulièrement sec en France métropolitaine, le pays a connu une période de 31 jours consécutifs sans pluie au cœur de l’hiver. Sans un printemps pluvieux, l’été prochain risque d’être encore plus sec que le précédent. À l’avenir, avec le changement climatique, ce type d’épisodes de sécheresse tendra à se multiplier.

Face à ce constat, quelles sont les voies pour réduire l’usage de ce bien commun essentiel ?

Au niveau individuel, l’usage d’eau potable est aujourd’hui d’environ 150 litres d’eau par jour et par habitant. Sur ce volume, 80% de l’eau que nous utilisons au quotidien l’est pour l’hygiène corporelle, les sanitaires, la lessive, la vaisselle, et moins de 10% pour l’alimentation. L’eau potable que nous buvons ne représente au final que 1% de ces 150 litres.

Notons que la répartition des usages de l’eau et le volume utilisé sont très variables d’un individu à l’autre. Et l’eau potable, c’est aussi de l’énergie ! Il faut la capter, la potabiliser, l’acheminer, la chauffer pour certains usages : en économisant l’eau, on économise aussi de l’énergie.

Pour réduire sa consommation d’eau individuelle, plusieurs actions sont possibles :

Cependant, cet usage domestique de l’eau ne représente qu’une part minoritaire de l’eau douce prélevée dans les rivières, lacs et nappes phréatiques de France.

Concernant la part relative des usages de l’eau en France, il peut y avoir des confusions entre les statistiques publiées, car il faut distinguer la consommation nette et le prélèvement totale, une partie importante de l’eau prélevée étant restituée.

Extrait du  site du gouvernement : https://www.notre-environnement.gouv.fr/actualites/breves/article/prelevee-ou-consommee-comment-compter-sur-l-eau

Notre utilisation de l’eau se fait sous des formes très variées et parfois complexes à quantifier. Dans le domaine des statistiques, elle peut être caractérisée par deux types d’indicateurs : les prélèvements et les consommations ou prélèvements nets.

Les prélèvements correspondent à l’eau douce extraite de sources souterraines ou de surface, pour les besoins des activités humaines. En France, on estime qu’environ 33 milliards de m³ sont prélevés chaque année (hors hydroélectricité) dont 80 % dans les eaux de surface. Les prélèvements se répartissent entre le refroidissement des centrales électriques (51 %), les canaux de navigation (16 %), la production d’eau potable (16 %), l’agriculture (9 %) et les autres activités dont l’industrie (8 %).

D’un point de vue statistique, la consommation d’eau ou prélèvements nets correspond à la partie de l’eau prélevée et non restituée aux milieux aquatiques : il s’agit principalement de l’eau évaporée ou incorporée dans le sol, les plantes ou les produits. Elle est estimée à 4,1 milliards de m³ par an, soit 12 % des prélèvements. La part d’eau consommée est très variable selon les usages : l’agriculture est la première activité consommatrice avec 58 % du total, devant l’approvisionnement en eau potable (26 %), le refroidissement des centrales (12 %), les usages industriels et autres (4 %). Cette répartition est très variable selon les territoires.

Les réserves et les prélèvements d’eau sont à l’évidence très variables selon les territoires mais la situation devient clairement plus tendue voire critique dans certaines régions en période estivale ou la consommation est maximale notamment pour l’irrigation alors que les précipitations sont les plus faibles.

Comme pour l’énergie, chacun doit faire sa part. En tant que bien commun essentiel à la vie, l’eau doit voir son usage réfléchi de manière collective en priorisant les besoins essentiels.

Cela amène naturellement à réinterroger nos modèles de production et de consommation pour s’adapter à cette conséquence du changement climatique qu’est la rareté de l’eau. L’actualité récente a montré l’arrivée de conflits nouveaux sur l’usage de l’eau. Il est nécessaire que les efforts soient partagés par tous les usagers pour qu’il y ait une adhésion des citoyens aux mesures de sobriété voire aux restrictions demandées.

Il existe des instances de concertation associant l’Etat (préfectures, agences de l’eau), les collectivités locales et l’ensemble des acteurs de l’eau.

Des dispositifs de planification et de gestion de l’eau existent également :

– à l’échelle du Bassin Rhône-Méditérranée : le SDAGE (Schéma Directeur d’Aménagement et de  Gestion de l’Eau) : https://www.rhone-mediterranee.eaufrance.fr/gestion-de-leau/sdage-2022-2027-en-vigueur

– à l’échelle locale : des SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau) : 6 en Isère https://www.isere.gouv.fr/Publications/Atlas-des-territoires/Eaux-et-Forets/Eaux/Schemas-d-Amenagement-et-de-Gestion-des-Eaux-SAGE


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